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Logements Intermédiaires en Sursis
Depuis quelques semaines un grand nombre
d'habitants de l'ouest du 14ème arrondissement se pose des questions sur
une succession de courriers émanant de différents organismes de bailleurs
sociaux: En effet une guerre est déclarée entre la SAGI et la Mairie de
Paris. Le sujet est chaud puisqu'il s'agit du transfert de la gestion de
plusieurs milliers de logements, pour la plupart en logements
intermédiaires, de la SAGI (Société Anonyme de Gestion Immobilière) vers l
'OPAC (Office Public de l'Aménagement et de la Construction.)
Dans le 14ème, c'est plus de 5600 logements qui sont gérés par la SAGI
dont environ 40% devraient dès le 1er janvier 2006 passer sous contrôle de
la Mairie.
Un contrôle différent
Afin de cerner les enjeux il est important de comprendre le fonctionnement
de ces organismes :
- La SAGI, créée en 1930, est une SEM (Société d'économie Mixte) détenue à
40% par la mairie de paris et à 60 % par Perexia (entreprise privée
détenue en partie par les caisses d'épargne). Elle est donc autonome et
non contrôlée par la mairie qui y est minoritaire. Elle a été constituée
en 1930 avec pour objectif de construire des logements pour les classes
ouvrières et de gérer ces logements en gardant toujours un but social, et
ce dans un contexte de crise de logement qui frappait alors Paris. La SAGI
a construit ces logement sur des terrains appartenant à la mairie de paris
et après une concession de 75 ans (55 ans, puis renouvelée de 20 ans), se
voit retirer la gestion. Pourtant, cet organisme a fait preuve d'une bonne
gestion et peut se féliciter d'une forte proportion de locataire content
de sa prestation (92 % des locataires du parc de 1930 sont satisfaits de
l'état général des immeubles) (1). Les services y sont meilleurs que ceux
de l'OPAC avec une très bonne maîtrise de coûts et un ratio entre
personnel et locataire plus élevé que l'OPAC.
- L'OPAC est dirigée par un conseil d’administration (2) désignée par la
mairie de Paris, le Préfet et des membres professionnels. L’influence de
la mairie en place est prépondérante sur la politique d’attribution des
logements et sur la destination du logement (logement intermédiaire
destiné aux classes moyennes ou logement social pour les plus démunis).
Avec des attributions de logement plus dépendante du politique
De façon objective, on peut s'inquiéter de voir l'attribution de milliers
de logement venir dans l'escarcelle du pouvoir politique. Bien que la
transparence sur l'attribution de logement soit un leitmotiv de la mairie,
les faits ne sont pas toujours liés aux paroles. Il suffit pour s'en
convaincre de prendre les dernières révélations(3) sur l'appartement HLM
de 5 pièces dans le 9ème de Valérie Lang, fille de Jack, et de son
conjoint (euh non pas d'enfant..) ou l'attribution de l'appartement en HLM
de Patrick Dupont, ami de la mairie, pour un loyer de 340€ ( pas cher le
40m² !) dans le Marais alors même que celui-ci était en train de concourir
(en étant payé 80 000 €) dans une émission télévisée agricole débilisante
.
Concernant la SAGI, son processus d'attribution a, quant à elle, été à
plusieurs reprises approuvé par la Mission Interministérielle d'Inspection
du Logement Social.
Et un risque pour les classes moyennes …
Si la mixité sociale demeure un impératif pour faire vivre le quartier on
peut s'inquiéter de la disparition de la classe moyenne dans ces quartiers
(voir article immobilier) car s'il est annoncé par la Mairie que les
logements restent dans l'immédiat en catégorie intermédiaire, on peut
légitimement se poser quelques questions sur la pérennité de ce choix
puisqu'une partie de la majorité municipale, et notamment les verts,
réclament(4) le reclassement en logements sociaux de ces logements.
Malgré les inquiétudes des salariés de la SAGI et de ses locataires, le
transfert sous l'OPAC sera a priori effectif le 1er janvier 2006. La SAGI
a cependant déposée un recours gracieux le 2 juin 2006 auprès de la Mairie
de Paris, dont les chances d'aboutir restent faibles. On ne peut donc que
regretter que ce transfert de gestion, éminemment politique puisque la
prise de contrôle de ces logements apparaissait déjà dans les
programmes(5) du PS en 2001, se fasse en dehors de toute concertation et
de façon unilatérale. Il conviendra à tous de veiller à ce que la
transparence sur les attributions des logements ne soit pas un leurre, que
la qualité de service soit maintenue, et que la destination en logement
intermédiaire soit conservée.
1) Etude IPSOS commandé par la SAGI - http://www.sagi-immo.com
2) http://www.opacparis.fr/opac/hommes/conseil/composition.htm
3) Valeurs Actuelles du 15/07/2005
4) Voeu déposé par le groupe vert les 23/24 mai 2005
5) Parti socialiste - Fédération de Paris ; Projet Municipales 2001 - |